Petites histoires de Pachyderme :
-Mais qu'est ce que c'est que ces plantes ? Il est interdit de mettre des plantes ici, ici et aux fenêtres !
-Vous voyez ses plantes, il ne devrait pas en avoir, c'est interdit !
-Et puis le ménage, il n'est pas fait ?
-Vous avez vu comme c'est sale ?
-Cette porte, elle n'a plus de poignée, il faut en remettre une, c'est quoi ces réparations qui ne se font pas ?
-Et la porte intermédiaire pourquoi elle s'ouvre ? normalement elle est bloquée, pourquoi il y a une poignée ?
-Les portes, elles ont des problèmes depuis que l'autre, lui à côté, il a emmenagé !
-Pourquoi il laisse sa porte ouverte ? le palier c'est pas chez lui ! Chacun chez soi ! non ? mais à toute heure du jour et de la nuit sa porte d'appartement est ouverte. Ça ne va pas…
-Il laisse les portes ouvertes, il faut passer derrière lui pour les fermer ! L'autre nuit, je l'ai vu entrer dans l'immeuble j'arrivais derrière : et bien la porte de l'immeuble était coincée ouverte : il l'avait laissée ouverte. Tout le monde passe derrière lui pour fermer. On veut être tranquille chez nous… Il nous envahit. Et sa musique, elle sort par toutes les fenêtres… on veut écouter ce qu'on veut, non ?
-Pourquoi sa boîte aux lettres est ouverte ? On peut trouver son courrier… c'est pas normal, ça…
-Pourquoi il fait ce qu'il veut ?
-La porte de la cour est fermée à clé, soi-disant que quelqu'un voulait entrer… qui voudrait entrer, il n'y a rien à prendre ?
-Et pourquoi il faut payer pour avoir la clé ? C'est à vous de nous fournir une clé ? Pourquoi certains ont la clé et pas les autres ?
-Et Godiche pourquoi elle a la clé et veut qu'on paie pour aller dans la cour ? Moi je m'en fiche, j'y vais jamais : c'est pas normal !
-L'autre il entre chez lui par la fenêtre ! Vous avez déjà vu ça ? Heureusement qu'il habite au rez-chaussée, mais entrer chez soi par la fenêtre… Ça se fait ? ça, tout le monde entre par la porte… Il monte sur la poubelle qui est dehors pour entrer chez lui par le fenêtre…
-L'autre nuit à deux heures du matin, je suis descendue, il hurlait par la fenêtre ! Il peut pas la fermer la nuit ? On veut dormir tranquille… Déjà que de jour on l'entend de trop !
-Pourquoi les poubelles sont dehors ? ici on ne rentre pas les poubelles ! Ça fait dégueulasse dans la rue…
-Et les plantes aux fenêtres ? Il est interdit de mettre des plantes aux fenêtres ! Et dans les escaliers, il ne doit pas y avoir de plante, c'est l'autre qui en met ! Elle en met partout, mais c'est interdit…
-C'est comme le linge, il pend aux fenêtres, dans la cour pour sècher, dans la rue pour s'aérer, mais il ne faut pas mettre de linge aux fenêtres ! C'est bien marqué…
-C'est comme les plantes, on ne doit pas mettre de plantes dans les escaliers et aux fenêtres, pourquoi elle en met…
-Ce carrelage cela fait des mois qu'il est cassé, quand sera-t-il remplacé ? On a donné le morceau qui manquait : où il est ?
-le ménage, il n'est pas fait, il y a de la poussière partout, sur la rampe, sur les boîtes à lettres, les tâches par terre restent des mois… c'est pas lavé
-La porte-là, on l'ouvre de l'extérieur comme de l'intérieur : c'était pas comme cela avant ? N'importe qui peut entrer maintenant !
-il laisse toutes les portes ouvertes, on entend tout, c'est pas une manière de vivre…
-Les sacs poubelles, il faut les descendre, pas les laisser à la porte, c'est dégueulasse… y'en a qui les laisse la journée… C'est bien pour les voisins, et les odeurs ? On peut descendre sa poubelle, non ?
-Mais il n'y a plus de poignée à la porte de l'immeube : où elle est ? elle a été dévissée, puis elle a disparu pour laisser la porte ouverte…
-Cette porte on la trouve toujours ouverte… c'est pas normal, n'importe qui peut entrer ?
-Mais la porte de la cour est fermée à clé ! Pourquoi on n'a pas la clé ? Il faut payer pour avoir la clé ! Pourquoi y'en a qui l'ont et pas les autres ?
-Elle a fermé la porte, mais c'est pas à elle de faire ça, c'est pas elle qui commande…
-Pourquoi elle commande, elle met des mots dans l'immeuble, mais c'est pas à elle de mettre des mots…
La référente de l'immeuble qui prenait ses fonctions, écoutait patiemment Louée faire ses doléances por la seconde fois qu'elle tombait sur elle… Apparemment c'était toujours ainsi. Elle parlait avec colère, d'une voix forte de théâtre que tout le monde entendait dans les étages, comme dans la rue… Tout le monde l'évitait, mais la référente était tombée sur elle par hasard, à l'heure de sa poubelle… et comme elle venait de l'autre bout de la ville, elle ne savait pas les habitudes. Elle conclut :
-Bon il faut que j'y aille… et elle se dégagea du monologue-complainte en boucle en passant la porte et en saluant…
Louée en remontant les escaliers, continua : la porte, la poignée, la clé, la musique, les plantes, les tâches…
La porte de son appartement claqua comme à l’accoutumée, on savait qu’elle était entrée chez elle, mais on l’entendait vociférée ses complaintes en boucles à quelqu’un sans doute…
à suivre…
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