divagations du début-XXI°siècle

Petites histoires de Pachyderme :

Vain un temps où Citoyen Je Sais Tout eut une nouvelle compagne. Elle s’installa chez lui au bout de quelques mois de fréquentation.
-ça va lui donner un équilibre… » commenta Pachyderme.

En effet CJST se centra sur lui-même et laissa Godiche en paix, il ne cherchait plus à l’intimider pour la neutraliser. Il n’aima pas ce genre de bonne femme qui savait tout mieux que lui et qui lui tenait tête, en le rabaissant du regard… Il ne s’attardait plus non plus avec les autres voisins de l’immeuble ou de la rue à chercher à se faire des amis… Il restait aimable, mais rentrait chez lui. Dulcinée et lui roucoulaient comme de jeunes amoureux. Elle faisait de grands sourires à Godiche qui habitait sur le même palier, mais n’en pensait pas moins. Elle soutenait son compagnon. Toutefois les nuits de football se firent plus calmes, les soirées entre garçons moins nombreuses.

Elle incita son amoureux, au chômage depuis deux ans ou même trois, à reprendre ses études… D’éducateur-manipulateur il prétendit à la psychologie et réussit fort bien. Quand il reçut son premier diplôme, il épousa Dulcinée et ses amis lancèrent une joute avec Godiche pour l’enterrement de sa vie de garçon. Un an plus tard il quittait l’appartement qui allait devenir trop petit…

Lors de l’état des lieux, le bailleur releva de curieuses auréoles au plafond… CJFR ne dit rien, il s’en foutait… comme lorsqu’il avait laissé son cumulus fuir pendant des mois et qu’il était parti en vacances sans le fermer… le cumulus avait crevé dans les toilettes des voisins du dessous. Il avait fallu dépêcher MJFR qui avait les clés pour stopper le tout : dégâts des eaux !

Mais le bailleur ne l’entendit pas de cette oreille. Il demanda à voir l’appartement du 2ème, celui de Monsieur Je Fais Rien, qui n’était naturellement pas chez lui… évidemment il y avait un sous-locataire. Heureusement celui était en formation ce matin-là et il n’eut pas à répondre au coup de sonnette. MJFR fut dépêché de revenir dans son ancien logement… mais sur rendez-vous !
Il éjecta son sous-locataire derechef du jour au lendemain, et à 22h30 descendit avec deux copains le lave-linge qu’ils embarquèrent dans une voiture. De l’eau goutta sur toutes les marches des escaliers et de l’allée, sans qu’il les essuya… ce n’était que de l’eau et tant pis pour les voisins. En déménageant d’autres meubles ou appareils ils marchèrent dans l’eau et salirent tout le passage…

Quand l’inspection se fit dans le logement, le constat fut sans appel : le sol était détrempé sur toute la cuisine et la salle d’eau mitoyenne… et il avait fallu que cela fuit de nombreux mois pour arriver à ce résultat. L’appartement fut déclaré vétuste et MJFR dut quitter le logement ! Il laissa ses derniers reliefs de mobiliers dans l’allée, les couloirs de caves, sur le trottoir. Lors de l’expertise le bailleur demanda :
-vous avez une assurance habitation ? » et l’expertise s’enfonça dans les méandres des procédures, sans qu’on se demandât pourquoi et comment une fuite pouvait durer si longtemps, sans qu’on s’en aperçut ! Ben quand on loue on a des obligations et des responsabilités, ce que Monsieur Je Fais Rien avait occulté, occupé à collecter ses sous-loyers.

L’expertise durant plus d’un an. De temps en temps MJFR revenait, histoire de se faire voir des voisins… Mais entre temps et bien qu’il habitât depuis longtemps chez sa compagne de qui il avait un fils, il fit une demande de logement social, pour se reloger et reprendre ses trafics… Son logement fut déclaré vétuste, il resta plus d’un an à sècher, ainsi que l’appartement du dessous ; le sol fut éventré tant les poutres avaient pourri. De la cuisine du 2^ème à la cuisine du 1^ier, il y eut un grand trou pendant une année encore… les travaux de reconstruction durèrent encore presque un an…

Un soir la sirène de Monsieur Je Fais Rien, retentit et ce pendant trois nuits : on sût qu’il avait l’intention de revenir. Le régisseur tenta de le rappeler, il fallut changer les serrures pour arrêter l’alarme qui dérangeait tout l’immeuble…

On ne sait combien cela coûta aux assurances… quatre ans d’expertise et de travaux, plus d’immobilisation de deux logements sociaux que des gens auraient peut-être eu besoin d’habiter !

à suivre…
© = texte soumis à copyright

Petites histoires de Pachyderme :

Il était arrivé à l'automne, l'appartement avait été refait à neuf, il avait eu une prime pour se meubler à neuf… Tout allait bien !
Les deux premières semaines il les passa dans son ancienne co-location. il attendit que tout soit livré pour y vivre à plein temps.

Un matin il fut réveillé par une voix d'acteur à plein qui passait à travers les murs, le plafond ou il ne savait pas d'où… Cela dura, il finit par partir à ses rendez-vous… et en descendant, il remarqua que la voix de stentor venait du rez-chaussée… Le voisin semblait furieux.
Le lendemain ce fut le soir, il ne comprenait pas ce qui se disait… cela dura tard dans la nuit, puis il entendit un téléviseur.
La fin de semaine même scénario. Puis plus rien, silence partout.

Un matin le Caraïbéen toqua à sa porte, pour lui demander son passe d'immeuble, car il avait perdu ses clés, ses deux trousseaux de clés, - précisa-t-il - il ne pouvait plus rentrer dans l'immeuble… Il ajouta quelques phrases d'une autre explication que le nouveau voisin ne comprit pas. Il saisissait seulement un peu le français, faisait des efforts mais le Caraïbéen avait un fort accent espagnol…
Le nouveau voisin lui prêta son passe qui lui fut rendu quelques semaines plus tard.

La voisine de palier ne faisait pas de bruit, sauf quand elle ouvrait sa porte qui résistait… Au-dessus pas de bruit.Passèrent ainsi une huitaine de semaines avec des éclats de voix, des discours, de la télévision jusqu'à point d'heure et aussi de la musique… On arriva aux fêtes de fin d'année… le nouvel arrivant partit chez ses copains. Quand il revint, c'était calme, puis il entendit à nouveau l'acteur… ce fut de nuit… Ce dernier rentrait tard, tapait les portes, mettait la musique…
Un nuit il y eut comme une dispute très haute, qui reprit le lendemain matin. La voisine se pointa croyant que le nouveau voisin avait un problème. Ils se rendirent compte que c'était le Caraïbéen en crise.
-Je veux téléphoner à la police, je n'en peux plus" lui dit-il
-cela ne sert à rien, lui répondit-elle, il est malade."
-oui mais ce n'est pas normal…"
-non ce n'est pas normal, il faut écrire à l'agence immobilière, car elle est responsable du bien vivre dans l'immeuble…"
-Je parle pas bien suffisamment le français, je ne peux pas téléphoner…"
-il ne faut pas téléphoner de toute façon, il faut écrire et dire ce qui se passe… "

Les semaines passèrent et le même manège continua au rez-chaussée… Un matin que cela devenait pire, la voisine toqua à sa porte.
-Je veux porter plainte." lui expliqua-t-il
-cela ne sert à rien de porter plainte contre un malade…"
-mais moi je ne peux plus vivre au dessus de cet homme : je ne suis pas tranquille."
-l'avez-vous signalé à l'agence ?"
-Non, je ne sais pas faire… vous pouvez écrire pour moi s'il vous plaît ?"
-Moi, je ne peux pas le faire, car j'écris déjà beaucoup à l'Agence et ils en ont marre de moi. Je leur ai déjà écrit qu'il y avait un problème avec ce voisin, mais ils ne veulent pas agir ! Il faut que ce soit vous, avec vos mots, vos observations.…"
-je préfère porter plainte…"
-ça ne sert à rien : que va faire la police ? Elle va l'enfermer 12h, 24h heures et quand il aura dessaoulé, elle le relâchera, il reviendra ici, il boira et cela recommencera. Vous appellerez à nouveau la police, mais elle ne se déplacera pas, parce qu'ils sont pas assez nombreux, et qu'ils ont autre chose à faire. Vous comprenez ?"
-Mais c'est difficile, je n'en peux plus."
-oui je comprends très bien, cela fait un peu plus d'un an qu'il est là, et il s'est amélioré : avant c'était la musique fort et les portes ouvertes… Il a fait des progrès ! Il est malade parce qu'il boit. Il boit parce qu'il a des problèmes et il a des problèmes parce qu'il ne travaille pas."
-moi non plus je ne travaille pas, et je ne gêne personne !"
-Vous n'êtes pas malade de l'alcool…"
-mais que faire ?"
-les responsables sont à l'Agence, ils vous doivent la sérénité ! Il faut leur écrire, leur décrire : tel jour avec la date, telle heure jusqu'à telle heure : il se passe cela. La fois suivante, le soir, la nuit, le jour, telle heure etc…
il faut tout écrire et leur envoyer."
-ok je vais faire cela."

Les semaines passèrent encore et le nouveau voisin n'eut pas de réponse. En se croisant un matin, la voisine lui demanda où cela en était.
-Pas de réponse" dit-il
-Alors il faut envoyer maintenant par m@l. Et puis au bout de dix jours si l'Agence ne fait rien, il faut écrire à la mairie. Car le maire est responsable de l'ordre public et du calme."
-vous avez l'adresse électronique de la mairie… ?"
-Je vais vous la chercher, mais dépêchez vous, car avec lui cela ne va pas s'arranger… et il faut des preuves !

Finalement quand le nouveau voisin en avait marre, il allait dormir chez un copain ou un autre…
À la rencontre suivante, le nouveau voisin dit à la voisine qu'il avait essayé de discuter avec le Caraïbéen qui avait acquiescé, mais avait repris son théâtre de même.
-Mais qu'est-ce que ce pays ?" se demandait-il, "si bien organisé, si admiré ? On ne peut même pas avoir la paix pour vivre…" pensait-il…
Il venait d'un pays en guerre, il habitait autrefois (il y a seulement quelques années) une cité au milieu du désert, entouré de palmiers… Il ne pouvait plus y vivre… Il avait fui… mais fuir pour se retrouver avec un fou : où était le gain ?

à suivre…
© = texte soumis à copyright