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divagations du début-XXI°siècle
27 novembre 2021

Perversique

Nouveaux élus, vieux réflexes, ils changent et rien de change : nous sommes un pays de révolutions; voici comment à défaut de pourquoi ! C'est une chronique des personnalités vues à l'œuvre que vous allez découvrir...

Perversique voulait prendre une revenche sur sa famille…
Son père avait été conseiller municipal dans un bourg des flans de montagne. Il avait œuvré fidèlement, consciensieusement, longuement, sans aucune reconnaissance politique ou civique. Il était vieux maintenant, et elle voulait prouver qu'elle ferait mieux que lui, qu'elle aurait une carrière politique à la retraite…
Elle s'affilia avec un élu de la ville où elle habitait, fin limier, ancien trotkiste, stratège, bien placé et véritable répertoire des notables locaux. Reconverti dans un parti en vogue par sa thématique, il trompait son monde en jouant sur plusieurs tableaux : l'essentiel étant le pouvoir et son ascension personnelle. Quand on veut entrer dans un groupe qui prétend avoir des atouts, des forces vives, et un marché, il faut apporter quelque chose en échange et être parrainé. Il ne fallut pas lui expliquer les mécanismes longtemps. Comme elle était belle femme et cultivée, elle l'aborda par ce premier biais : ce qui le flatta. Cela fonctionnait toujours avec les hommes, avait-elle constaté ; beaucoup moins avec les femmes…

Elle s'engagea avec lui dans de grandes conversations, dès que l'opportunité apparaissait en public… Elle faisait mine de le trouver pertinent, admirable ; elle le flatta en lui demanda de la former… Notre nation étant régulièrement en période électorale, elle l'aida dans la campagne suivante, puis l'année d'après l'appuya. Elle tracta, boîta, Avec son esprit de synthèse et ses qualités de communication, elle apprit vite les slogans, réparties, réflexes qu'il lui fallait pour paraître une bonne recrue… donc une collègue potentielle ! Elle grimpait !

Une voisine de quartier qui croyait en elle, car elle semblait droite, républicaine, savait se présenter et dire aux gens ce qu'il fallait, lui glissa un soir que cet élu n'était qu'un desposte pervers qui ne croyait pas en la démocratie malgré son étiquette politique : comme elle avait des arguments, elle se dit qu'on pouvait voir les gens sous plusieurs angles. Elle lui répondit froidement : "à qui sera le plus pervers !"

Quand les élections municipales arrivèrent, elle fut inscrite sur la liste de la majorité auquel le pervers s'était ralliée par opportunisme, vu que dans son parti on n'en pouvait plus de lui, de son ambition et de ses coups tordus. Il savait se faire valoir et négocier ses places, mais ne suivait pas le programme. Seule son ambition le guidait…
Comme commerciale, elle savait pénétrer un réseau, se faire valoir et donner le change en public ou de sa personne en privé… Elle fit tant et si bien qu'elle dit fièrement un jour : "je suis inscrite en fin de liste, mais on ne sait jamais…" histoire de se faire connaître, elle suivait les conseils municipaux, s'enquerait des coulisses, des alliances, elle assistait à toutes les réunions publiques, trinquait à toutes les inaugurations, recueillaient des informations qui la faisaient passer pour "bien informée" et fiable, voire incontournable.

Dans son quartier, elle prit la tête d'un groupe de citoyens qui cherchaient un/e président/e… Avec ce titre, elle existait socialement, ouvrait des portes, pénétrait des couloirs, s'adressait aux services pour avoir des info, des références, était connue, reconnue… s'arrêterait-elle à ce stade ?

à suivre…
©copyright réservé

 

 

 

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