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divagations du début-XXI°siècle
20 juillet 2018

de la Société d'Avant 1968…

À ceux qui se plaignent de 1968…

Avant 1968, la société française, les sociétés européennes étaient corsetées. On n'y faisait pas ce que l'on veut, on ne disait pas n'importe quoi. Tout était calibré, convenu, sous-pesé, contrôlé, normé.

Avant cette époque, le contrôle social est énorme, à tous les coins de rue, dans tous les lieux de travail. On vous forme jusqu'à ce que vous soyez ortho-normé !

Tout est organisé socialement, professionnellement, culturellement, tout individu sort d'un moule. Aucune fantaisie n'est permise sous peine de "radiation".

Pour avoir une place dans la société, il faut avoir une famille. Un homme est responsable de sa femme, de ses enfants. Une femme est à peine responsable d'elle-même. Le statut d'enfant n'existe pas.

Les gars vont ensemble dans des sorties à eux, avec des jeux à eux. Les filles restent entre elles. Celles qui côtoient les garçons gagnent une mauvaise réputation, sont qualifiés de "filles faciles" et elles ne peuvent pas faire semblant, car la pression des adolescents ou des jeunes adultes sur les (jeunes) filles sont fortes. Pour eux, c'est à qui "en lèvent" le plus. être coureur est peut-être mal vu dans les familles, mais une gloire entre les mâles.

Les garçons font leur service militaire et se marient après - normalement -. Au premier enfant le père devient responsable de famille et digne. Son épouse dépend de lui, comme elle a dépendu de son père avant de se marier. Impossible pour d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation du chef de famille. L'épouse n'est que sous-chef.

Une femme doit avoir les cheveux attachés, de préférence relevés, la mode des cheveux courts est un affranchissement. Jusque dans la fin des années 1950… une femme ne sort pas sans chapeau. Dans les années 1960… elle peut nouer un foulard pour se couvrir la tête. "Sortir en cheveux" c'est à dire tête nue et pas coiffée, classe une femme de mauvaise vie. Les femmes ne portent pas de pantalon (celui-ci est l'apanage des hommes "porter culotte").

Rappelez vous ce que dit un homme au boulanger dans Pagnol "tu es marié et tu ne sais pas ce que fait ta femme ?" = déconsidération.

La femme a la responsabilité de son foyer, sous tutelle de son mari. Elle est femme, ce qui est dans la langue française aussi bien le féminin d'homme que celui du mari. Elle veille à la bonne tenue du foyer. L'école primaire la forme, et le certificat d'étude primaire sanctionne son savoir-faire de bonne citoyenne. Elle doit tenir son mari, être assez attractive pour qu'il n'aille pas voir ailleurs, ne dépense pas l'argent du foyer à tort et à travers. Mais en fait, le mari fait ce qu'il veut. Toutefois son épouse doit veiller à sa santé, sa garderobe. sa présentation… Il en va de leur statut.
Une épouse qui ne tient pas son foyer propre, ses enfants soignés et son mari en bon état est déclassée.

La déconsidération sociale est vite faite. On ne vous parle plus, ne vous salue plus. Quelqu'un qui est "considéré" reçoit en revanche les saluts de nombreuses personnes. Vivre dans l'indifférence est difficile. Vous ne pouvez attendre aucune aide, aucun service.
Pour être pris au sérieux, il fallait être bien habillé, ne pas ressembler à un saltimbanque ou un râté, rester modeste à la hauteur de son statut économique… Sinon pas de place publique.

Un jeune ne contredit pas une personne plus âgée, surtout si cette dernière a "fait" la guerre, et il y en a eu à toutes les générations… Le respect est le maître mot et il est exigé, inculqué.
On ne répond pas aux adultes quand on est enfant. On subit, on suit, on obéit. Il n'existe de mode vestimentaire de jeunesse comme on l'entend de nos jours, qu'à partir des années 1970… (?) Les enfants sont habillés à la mode enfant, les adolescents à la mode adulte, petits adultes.
Les enfants ne décident rien de ce qui les concerne. On est mineur jusqu'à 21 ans.

On se tient droit, en marchant, en s'essayant, en vivant. Ne marchent le dos courbé que les gens accablés par la vie, ne se vautrent dans les fauteuils que les Vaut-Rien, ne pas vivre droit, c'est être un râté, ne pas être digne de la société.

Le mot citoyen est peu revendiqué. Il faut être "quelqu'un" ; vu de notre époque, c'est linguistiquement ironique.

Alors à ceux qui regrettent 1968, faîtes un stage à remonter le temps pendant quelques semaines et redonnez-nous ensuite vos impressions !

 

 

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Commentaires
D
Désolé pour cette réponse tardive, votre commentaire n'a pas été vu avant.<br /> <br /> Il semble que la vie en société jusque dans les années 1960… était évidente : il y avait ceux qui y participaient et ceux qui étaient déclassés. Quand on s'est rendu compte qu'il pouvait y avoir autre chose, autrement, 1968 a explosé.… Les hippies ont été les antidotes du modèle dominant en quelque sorte !
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M
Bonjour. Merci pour ce voyage dans le passé. Pas évident la vie que menaient les gens à cette époque, mais il faut garder en tête qu’ils ne pouvaient pas prédire ce que l’avenir leur réservait ! Ils se sont donc résignés à vivre la vie imposée par la société. A+
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